Necrarch & Muriel : Rencontre

Necrarch sentait l'angoisse de sa douce, et quand elle se blottit au creux de ses bras, il se replia sur elle comme s'il pouvait la protéger de tout son être.

Ma douce, comme cela doit être difficile! Je suis inquiet aussi par ses temps troublés... mais j'ai la protection du Clan. Vous savez que je peux vous obtenir celle-ci, si vous le souhaitez, bien que cela vous force à passer les fins de saison à la Tour du Clan plutôt qu'ici. Qu'en pensez-vous?

Ma mie, je suis persuadé que les habitants de Maeva City sont heureux et ne sauraient vous reprocher telle chose. Vous êtes tellement merveilleuse... m'accorderiez vous un sourire?

A cette demande, dame Muriel ne put se soustraire...

Cela vous va tellement mieux que cet air inquiet!

Veuillez me pardonner mon absence, pendant ce temps, me sachant disponible, ma sombre Maîtresse m'a demandé de partir à l'extrême sud-est du Royaume, en la région de Nicae, pour établir quelque discussion de son intérêt, et bien sûr pour récolter quelques âmes récemment passées de l'autre côté. Ce doit être ce que l'on nomme un "déplacement professionnel", en somme.

Mais quel bonheur de vous retrouver enfin!

Se rappelant soudain que la belle était au réveil... et qu'elle avait d'autres nécessités que lui:

Mon aimée, voudriez-vous peut-être manger ou boire quelque chose?

Vous êtes si gentil, appercevant le plateau qu'il avait fait préparer, elle l'embrassa et vous pensez à tout.

Elle but une gorgée de thé et mordit dans une tartine de bon coeur. Puis fronça les sourcils.

Je n'irais pas me cacher à la tour du clan. Je ne leurs ferais pas se plaisir. Il n'en ai pas question ....

Son ton était monté malgré elle et elle se radoucit pour ne pas lui faire de peine

C'est vrai parfois tout cela me fait peur mais je dois rester forte et je ne peux me permettre de devenir une faible femme qui se cache au premier danger. Je dois être digne d'être élue gouverneur de notre province. Je ne pourrais plus regarder Dame Zora dans les yeux si j'agissais de la sorte.
Comprenez moi ....

Votre réponse ne me surprend pas, mon aimée... C'est ainsi que vous êtes: une femme de douceur, mais aussi de courage et de volonté. Croyez-vous qu'une personnalité plate et sans relief aurait pu me combler comme vous le faites? Bien sûr que non. C'est ce caractère qui fait de vous la digne sultane des Mille et Une Nuits, et qui fait l'admiration que je vous porte.

Bien sûr, cela fait de vous une femme occupée, parfois absente - comme je le suis moi-même, en somme -, et je peux parfos en être attristé. Mais jamais je ne vous le reprocherai: vous êtes ainsi, et vous avez besoin de votre liberté pour vous épanouir. Vous mettre en cage reviendrait à vous perdre, mon bel oiseau...

Il laissa courir ses doigts sur la joue de la belle... et se rappela qu'il n'était pas venu les mains vides.

Me ferez-vous la joie de m'accompagner jusqu'à la table, ma douce?

Merci pour vos paroles et me font du bien comme toujours. Elle me conforte dans mes idées et me permettre d'avancer un peu plus sans peur, la tête haute car je sais que quelqu'un est fier de mes actes, et que je peux donc être fier de moi-même.

M'éloigner de vous m'attriste tout autant que vous mon aimer. Que voulez vous donc que nous faisions près de la table ? Puisque vous le demandé je vous suis.... je vous suivrais jusqu'au bout du monde les yeux fermés...

J'aime autant que vous gardiez les yeux ouverts, ma mie, cela me permet de mieux les admirer!

Puis désignant le paquet sur la table (Rhooooo, tu l'avais oublié? Endormie, dame Muriel?):

Ma douce, profitant de mon bref voyage, je me suis permis de vous rapporter un petit quelque chose... Je vous en prie, ouvrez-donc... mais avec précaution, c'est un peu fragile.

Oh un cadeau ! Comme c'est attentionné de votre part vous n'auriez pas dû je ne vous ai rien rapporter d'autre que des soucis de mon voyage. fit-elle avec une mou un peu honteuse. Vite effacé par la curiosité de savoir ce qu'il pouvait bien avoir dans ce mystérieux petit paquet ambré qu'elle avait laissée échapper à sa vigilance (inadmissible). Elle prit délicatement le paquet et entreprit de l'ouvrir avec attention pour surtout ne rien casser.

Ne vous en faites pas, mon amour, ce n'est qu'un petit rien... Ceci étant, ce rouge léger vous va plutôt bien...

Elle rougit de plus belle, se détourna et retourna à son entreprise de déballage de paquet... Necrarch regardait avec amusement la belle Muriel, qui de ses fines mains ouvrait le présent avec mille précautions, mais comme un enfant, ne parvenait pas à dissimuler un peu d'impatience et de curiosité... Enfin, elle sortit du paquet un vase en verre, fin et long, d'une couleur bleutée.

Je suis allé à Biot, un village près de Nicae où résident des artisans verriers. Je trouvais leur travail admirable, j'espère qu'il vous plaira également, mon amour?

Oh comme c'est jolie et bien ouvragé et le bleu et ma couleur préféré ça tombe bien. En plus je pourrais y mettre le bouquet que vous m'avez offert.

Elle posa délicatement le vase sur une commode après l'avoir rempli d'eau et y avoir mis le bouquet. Elle réajusta les fleurs puis satisfaite se tourna vers Nec.

Merci beaucoup dit elle en l'enlaçant et en l'embrassant longuement.

Si vous saviez comme vous m'avez manqué murmura t'elle à son oreille

Je ne savais pas que vous aimiez le bleu, comme cela est bien fait... mon cher amour...

Quel bonheur d'être là, dans ces bras aimants, se disait-il, écoutant les mots de la belle...

Vous aussi vous m'avez terriblement manqué, ma douce,

glissa-t-il a l'oreille de dame Muriel. Son souffle était un peu plus court que d'ordinaire. Doucement, Necrarch défit la coiffe ouvragée de la belle, laissant sa brune chevelure retomber telle une pluie sur ses épaules. Caressant de sa main la cascade, il la regarda droit dans les yeux, puis l'embrassa de nouveau, avec encore un peu plus de fougue.

.......... le souffle court elle tentait de garder l'esprit clair mais son coeur gagnait du terrain sur sa raison et le monde s'effaçait peu à peu tout au tour. Rien ni personne n'aurait pu troubler cet instant. A regret elle s'arracha à son étreinte.

Allons faire un tour dans le jardin voulez vous ? Nous pourrions voir le soleil se lever sur les dunes c'est magnifique en cette saison.

Comme c'est beau, mon aimée...

Un soleil face à moi et ma lumière au creux de mes bras, que pourrais-je rêver de mieux?

glissa Necrarch à l'oreille de la Sultane.

Vous dame des sables et dame des neiges
Savez comme nulle autre choisir l'élégance,
Le charme d'une fleur ou la vue d'une radiance,
Chère dame qui mon coeur transforme en manège!

continua-t-il, murmurant, en regardant le spectacle stupéfiant...

Faucheur de mon coeur
Le soleil irradi ce matin
La vie est là, douce chaleur !
De mon coeur s'échappe le chagrin

Les cauchemars et les peurs de la nuit
Par vos baisers effacés
Oublier mes peines et transformer mes envies
En douce réalité

Un instant vous ramener à la vie
Pour croire en nos rêves
Sans heurts, sans bruits
Le temps d'une trêve

Un court instant
Oublier se que l'on est
Au soleil levant
Oublier qui l'on est

Et s'aimer tout simplement
Un couple comme un autre
Mon prince charmant
Mon autre ....

[/center]

Merci, ma mie, pour tout cela, pour cet univers que vous m'ouvrez!

Il se releva, laissant une Muriel un peu surprise, en disant:

Vous vous souvenez, ma douce, que je parlais de sérénade il y a peu... Or, c'est là un chant du soir, et leur contrepartie matinale est hélas moins connue.

Et, sa belle à ses pieds et face au brillant soleil, d'une voix de jeune ténor, forte et joyeuse, il entonna cette Mattinata:

L’aurora di bianco vestita
Già l’uscio dischiude al gran sol,
Di già con le rosee sue dita
Carezza de’ fiori lo stuol!

Commosso da un fremito arcano,
Intorno il creato già par,
E tu non ti desti, ed invano
Mi sto qui dolente a cantar.

Metti anche tu la veste bianca
E schiudi l’uscio al tuo cantor!
Ove non sei la luce manca;
Ove tu sei nasce l’amor.

Metti anche tu la veste bianca
E schiudi l’uscio al tuo cantor!
Ove non sei la luce manca,
Ove tu sei nasce l’amor.

*La chorale, encore et toujours! Je suis entrain de la travailler seul en ce moment...

C'est fort joli mais je n'ai pas compris un traître mot ... ! Pourriez me dire ce que cela raconte ?

Non, hélas, je ne maîtrise pas moi-même cette langue du Royaume d'Italie, pourtant proche du smiléen (désole. Français, Anglais, Japonais et Espagnol mais c'est tout).

Je ne peux que vous dire par similitude que cela parle de l'aurore vêtue de blanc, du grand soleil et de la rosée, et que c'est en ce beau matin que naît l'amour...

C'est bien dommage que vous ne compreniez pas plus le sens que moi de cette belle sérennade.

Quelque peu dépitée elle se leva, brossa sa robe pour enlever le sable. Puis souriant malicieusement au seigneur Nec elle dit

La visite n'est pas terminée ...

Et sans lui laisser le temps de protester elle lui prit la main et l'entraina jusqu'au palais ou elle le fit monter sur son tapis volant. Elle le guida jusqu'à un endroit mystérieux caché au milieu de falaises abruptes.



Elle arrêta le tapis, se releva et se tournant vers le seigneur Nec

Alors qu'en pensez vous ?

Necrarch était un peu chamboulé, en effet, malgré son grand âge, et bien qu'il eût ouï dire la pratique, c'était la première fois qu'il voyageait sur une carpette magique. Il s'était agrippé à sa belle pendant le vol (mais sans trop de force pour ne pas trahir ses appréhensions), et descendit avec précaution quand le tapis fut posé.

Ce n'est qu'alors qu'il regarda vraiment le lieu où il était. Quel endroit enchanteur!

Un lac d'eau sombre au milieu des sables brûlants!

murmura-t-il... L'oasis qui s'étalait devant lui était en effet magnifique, et les reflets d'emeraude de l'eau ne manquaient pas d'une sombre beauté.

C'est magnifique, ma douce, et tellement inattendu! Après votre panorama du désert, est-ce là votre jardin secret?

Necrarch entendit un plouf derrière lui tandis qu'il regardait les coussins (le Héraut de la Mort s'intéresssait beaucoup aux coussins, ces derniers temps, et au caractère confortable de ceux-ci, allez savoir pourquoi), reçut quelques gouttes, se retourna et vit la robe posée à terre.

Intrigué, il regarda vers le lac, où il vit la tête de la belle émergeant; il détourna le regard, un peu gêné, mais du reste, l'eau trouble ne laissait rien voir d'autre.

Il prit la robe et l'étendit sur un rocher non loin, en appréciant au passage le tissu délicat, reconnaissant bien là le bon goût de dame Muriel, et s'agenouilla au bord de l'eau, qu'il sentit du bout du petit doigt (car l'eau n'est pas ce qui a de meilleur pour l'entretien de l'os véritable), et elle était... chaude?

C'est amusant, cette eau chaude, ma chère, n'est-ce pas?

dit-il... Mais... où était passée la belle?

Elle ressortit de l'eau sous le nez du seigneur Nec et l'embrassa. Elle murmura

Vous cherchiez quelque chose ?

Ses lèvres presque sur les siennes, puis replonga quand il se pencha légèrement pour l'embrasser à nouveau.

Necrarch avait fermé les yeux pour embrasser sa belle, et s'avança vers elle... et elle n'était pas là, son pied ripa...

Plouffff!

Mû par quelque antique réflexe, il sortit la tête de l'eau... Mais sa robe de bure trempée l'entraînait vers le fond (ça pèse lourd, ces vêtements trempés). Necrarch se téléporta donc d'un mètre, hors de son habillement habituel qui alla se poser sur le fond sablonneux.

Il se retrouva donc, avec ses os seuls, dans l'eau à la température agréable, se demandant quelle pourrait être l'effet de la seconde sur les premiers... Et vit sa belle qui riait quelques mètres plus loin de sa maladresse.

Ca y est, ma douce, je suis à l'eau...

Entre deux éclats de rire elle parvint à articuler

Pensez vous que cela soit raisonnable dans votre condition mon cher...

Un peu honteuse quand même du petit tour qu'elle venait de lui jouer et de la chute qu'il venait de faire elle s'approcha afin de pouvoir lui porter secours si le besoin s'en faisait sentir. Un peu inquiète pour lui elle demanda

Est que ça va ? Vous êtes entier ?

Le fou rire la reprenant elle ne pu s'empêcher de lui demander

Voulez vous que je recompte vos os pour s'en assurer ?

Prenant son air le plus choqué

Entier? Recompter mes os?... Pfff...

Il se retourne et ... continuant sur son élan, du plat de la main envoie une grande gerbe d'eau sur la belle, qui n'a pas le temps de l'esquiver!

Schplafff!

Vous voilà ressemblant à un chat mouillé, ma tendre!

ajouta un Necrarch riant aussi.