Necrarch & Muriel : Rencontre

Sa tête tournait d'interrogations quand il la prit dans ses bras. Elle aurait voulu que le temps s'arrête pour ne pas avoir à répondre aux questions qui la tourmentaient. Lorsqu'il l'embrassa une douce chaleur l'envahit et elle s'abandonna aux sentiments de douceur, de sécurité et de plénitude qui lui firent oublier tous ses doutes. Demain il serait temps de réfléchir. Elle se serra un peu plus contre lui. Elle chuchota comme pour elle-même :

Tu ne parles qu'une langue aucun mot déçu
Celle qui fait de toi mon autre
L'être reconnu
Il n'y a rien à comprendre
Et que passe l'intrus
Qui n'en pourra rien attendre
Car je suis seule à les entendre
Les silences et quand j'en tremble

Toi, tu es mon autre
La force de ma foi
Ma faiblesse et ma loi
Mon insolence et mon droit

(Tu es mon autre / Lara Fabian & Maurane)

Le calme et la paix parfaits... Le bonheur, dans sa simple parure, envahissait Necrarch... mais soudain il sentit en lui une vague de froid quand il entendit résonner en lui une voix qu'il connaissait bien... Une voix... rieuse

Alors, mon Héraut, tu devrais savoir que je suis une maîtresse jalouse... Je plaisante, mon fidèle Héraut. Elle est charmante, cette petite... Sois heureux enfin, depuis le temps que tu attends, avec ma bénédiction!

Muriel crut entendre chuchoter à son oreille tandis que le corps du Déchu se réchauffait de nouveau:

Merci, la Mort...

Elle regarda Necrarch d'un air interrogateur. Il répondit en souriant:

Ce n'est rien, mon amour, une vieille amie qui nous dit tout le bien qu'elle nous veut... Quel instant parfait, je ne sais quelle antique magie est à l'oeuvre, mais nous pouvons la sentir au plus profond de nous.

Necrarch sentait le corps fin de la belle entre ses bras, d'une telle douceur... Et en eut soudain envie de fredonner à son oreille un air qu'il aimait:

Be my love, for no one else can end this yearning,
This need that you and you alone create.

Just fill my arms the way you filled my dreams,
The dreams that you inspire with ev'ry sweet desire.

Be my love, and with your kisses set me burning,
One kiss is all I need to seal my fate.

And hand in hand, we'll find love's promised land.
There'll be no one but you for me, eternally
If you will be my love.



(Be my love est une chanson que j'ai apprise en chorale il y a peu... au Japon!!!)

Et arborant toujours ce grand sourire, il l'embrassa à nouveau joyeusement.

Elle devait réver ce n'était pas possible. Elle n'avait pourtant pas bu... enfin pas qu'elle s'en souvienne mais ses souvenirs sous les baisers de son aimer n'était plus très net. Pourtant elle avait senti la chaleur de sa "peau" sur la sienne. Ses baisers étaient de plus en plus brulant. Sa peau ? ses baisers ? elle délirait !!!?? Il lui fallait s'asseoir, quitter ses bras ou elle était si bien.

Elle se dégagea doucement de l'étreinte du seigneur Necrarch mais pour ne pas rompre le charme elle garda sa main dans la sienne. Le froid était revenu un court instant et semblait l'avoir quitter à nouveau, pour combien de temps?.

Elle trouva le divan et s'assit, elle l'attira doucement près d'elle. Il fallait qu'elle sache. La tête baissé tant la réponse lui faisait peur, une larme au coin des yeux, elle prononça les mots comme dans un souffle.

La Mort !? C'est d'elle que vous parlez n'est ce pas ? Le froid vous a t'il réellement quitté ? Combien de temps avons nous avant qu'elle ne vous rappelle à elle ?

Mon Dieu, ma douce, vous avez peur? J'espère que ce n'est pas de moi...

Oui, je suis lié à la Mort, dont je suis le servant et le héraut pour l'éternité. Mais Dame la Mort me connaît bien pour l'instant, et est une vieille amie, maintenant. Elle est miséricordieuse et bien plus agréable qu'on ne l'imagine, et est prête à me laisser une part de liberté.

Bien sûr, parfois, il me faudra partir accomplir mes devoirs envers Elle. Mais là, ce qu'Elle m'a dit, est que rien en pressait, et même que nous avions Sa bénédiction. Ma chère, êtes vous prête à supporter des absences, parfois longues? Si oui, alors, nous n'avons rien à craindre que de nous-mêmes...

Quant à la chaleur, il me suffit d'être avec vous pour qu'elle soit présente. Vous êtes désormais mon étincelle de vie!

O mon aimée, je ne veux pas vous faire souffrir...

Il se mit à genoux, ses os craquant horriblement, et prit dans ses mains les mains de la belle, la flamme violette du fond de ses orbites dans les yeux de Muriel, attendant sa réponse...

Comment pourrais je avoir peur de vous ?


Elle essuya d'un revers de la main les larmes de ses joues, l'air résolu

J'ai eu je l'avoue peur de vous perdre. Peur qu'elle vous rappel à elle et ne vous permette pas d'être auprès de moi.

Une heure loin de vous me paraît pour l'instant d'une longueur insoutenable mais il faudra bien que le cours de la vie reprenne ses droits, j'ai moi-même des devoirs envers mes sujets, envers ma province et envers les Mille et Une Nuits. Et le clan a également besoin de vous. Je le sais.

Pardonnez moi je ... c'était idiot de ma part.

Un sourire timide apparut sur ses lèvres. Elle prit son visage entre ses mains et déposa un baiser léger sur ses lèvres. Une étincelle coquine s'alluma au fond de ses yeux.

Quel âge avez vous ?

Hélas, oui, nous avons tous deux des devoirs, ma tendre Muriel... Mais dans les temps libres, je ne pourrai désormais trouver la joie qu'avec vous... face à ce lumineux sourire, et à ces yeux brillants...

Et ce n'est en rien idiot, - d'ailleurs je ne vois pas comment un tel qualificatif pourrait vous être attribué - c'est juste notre rêve ensemble... Vivre hors du monde, sans tenir compte de la réalité, juste nous deux... Ce n'est pas ainsi qu'est la vraie vie, mais je remercie dame La Mort et les dieux que nous puissions encore passer un peu de temps ensemble.

S'apercevant que dans ses discours un tantinet grandiolquent, il avait occulté une question, le Déchu reprit...

Mon âge? Quelle question... Il faut que je recompte, permettez... sept millénaires, bientôt huit...

Oui, c'est bien cela, j'ai 7927 ans. Soit probablement environ 350 fois plus que vous... Et vous même, quel est votre âge, ma douce? Et quel est le jour de l'année qui a eu le plus grand des honneurs, celui de vous voir naître?

Le sourire amusé au coin des mâchoires du Déchu n'était guère dissimulé...

Eh bien je suis venue au monde le dernier jour du mois de mai car en mai fait ce qu'il te plait.

7927 ans vous dîtes ! Nous avons donc 7900 ans d'écart. c'est un bon chiffre dit-elle en tentant de garder son sérieux

Soit ! puisque je suis votre étincelle de vie aujourd'hui est donc le jour de votre naissance et je souhaiterais que nous fêtions cela dignement qu'en pensez vous ?

Quelle belle coïncidence! Le mois de mai est le plus beau de tous, n'est-ce pas? J'y suis également né, bien que quelques siècles nous séparent.

Vous êtes donc gémeaux... je ne le suis point, mais suis du dernier jour du taureau. Nous avons donc 11 jours et 7900 ans d'écart. Trois fois rien, quoi ... Ceci étant, si mon âge réel vous déplaisait, vous êtes en droit de considérer que j'ai mon âge au jour de ma première mort, à savoir 44 ans, et comme je ne vous avais point connue, je n'avais qu'à moitié vécu! Si vous le voulez donc, considérez-moi comme un jeune homme de 22 ans donc. Libre à vous...

Ayant la chance de me souvenir encore de ma date d'anniversaire, je ne vois guère de raison d'en changer... Mais par contre, fêter le début de notre histoire me paraît une excellente idée, douce Muriel!

Mais vous me semblez avoir déjà une idée derrière la tête, très chère... Ce petit sourire qui vous va à ravir ne saurait me laisser croire le contraire... ni me laisser indifférent, d'ailleurs, fit-il en passant avec douceur sa main dans la longue chevelure brune de la belle. Quel sera votre plaisir, mon aimée?

Joli et dou mois de mai... ou tout revie et tout renait .. vous avez raison ce mois vous va très bien.

Effectivement je suis gémeau et double une fois je ri une fois je pleure...
Votre âge ne me déplait pas en lui même c'est juste un peu long à dire, 22 ans vous voilà trop jeune pour moi j'omettrais donc les deux premiers chiffres et considérerait que nous avons le même âge.

Je ne voulais pas changer votre date anniversaire mais vous en offrir une deuxième. Nous pourrions organiser un bal et danser, j'adore danser, bien sûr je ne veux en rien vous contraindre à quoi que ce soit. dit-elle avec une mou enjoleuse, arrêtant sa caresse sur sa joue elle déposa un baiser sur sa paume

Un Déchu complètement sous le charme peinait quelque peu à s'exprimer...

Ma mie, si vous êtes prêts à supporter les craquements incessants de mes vieux os, je serai ravi de danser avec vous...

Mais il risque de manquer un peeit quelque chose, pour cela

Necrarch se concentre un instant, alors apparaissent des instuments qui se mettent à jouer d'eux-mêmes! Le regard inquiet de Muriel impose bien sûr explication

Ma douce, point d'inquétude, ce sont des fantômes fort sympathiques, des amis de très longue date, et ils n'ont nullement perdu de leur talent! Etre Héraut de la Mort a parfois certains privilèges... Mais dansons donc maintenant!

Et enlaçant tendrement la belle encore un peu surprise, il entame une valse, les pas légers de l'une et craquants de l'autre virevoltant sans peine ni hâte

Le temps semblait s'être arrêté, ils tournaient, tournaient, inlassablement. Le monde n'existait plus. Quand la musique s'arrêta, elle riait aux éclats. Elle appela un serviteur et lui demanda de leurs apporter des rafraichissements quand soudain elle hésita

Vous ne devez pas avoir besoin de boire, si ?

Au sourire du seigneur, elle comprit la réponse qui allait de soi. elle commanda donc un thé pour elle.

Tout cela ne va pas être simple si vous ne mangez ni buvez comment allons nous pouvoir diner en tête à tête ?

Ce rire formidable! Quelle joie de voir son amour heureux, se disait Necrarch... Gagné par l'enthousiasme, il riait aussi. Quoi de plus beau que de tels éclats!

Vous savez, ma douce, que le smileycrivain Jules Renart disait que "les moments que l'on passe à rire sont les mieux employés de tous". Si on y ajoute votre compagnie, ils sont tout simplement parfaits!

Passant aux sujets plus gastronomiques

En effet, je ne consomme plus guère... Mais si vous souhaitez installer un couvert pour moi que je n'utiliserai point, cela ne me gênera nullement. Je me contenterai simplement de vous regarder manger et boire... Et avec la délicatesse qui vous caractérise, cela devrait être de l'art, sans nul doute!

Prennant son thé et remerciant le serviteur elle sourit à ses mots.

Vous êtes un vil flatteur mon cher, mais c'est si doux à attendre.
Vous ne mangez, vous ne buvez pas, mais vous dansez soit ! quoi d'autre ?

Vous lisez beaucoup apparement...

Avez vous d'autres occupations terrestres que nous pourrions partager ?

On n'est un vil flatteur que quand on fait semblant d'admirer. Je suis flatteur, peut-être, mais sincère... parce qu'aimant!

Concernant la lecture, hélas, vous vous trompez, je ne lis plus guère depuis un certain temps. Plus par fainéantise et manque de temps que par manque d'intérêt pour la chose... A l'occasion, par contre, j'écris. Et étant (tiens donc!) un grand amoureux de certaines fleurs maladives, je m'essaie le plus souvent à la poésie.

En dehors de ça, j'ai un vice peu caché: je suis joueur. Très joueur. Antic Diadokhos, échecs, tous types de jeu de cartes (tarot / belote coinchée ou non / whist / seven bridge / ...), autres jeux plus ou moins stratégiques...

Ah, si, j'oubliais: j'adore le chant (HJ: surtout sous ma douche, mais en tant que mort vivant, je me brosse les os mais ne passe pas sous la flotte), et ai eu l'occasion d'être dans des chorales.

Quant aux sports et autres occupations extérieures, mon état de mort vivant ne me facilite pas leur pratique. Cependant, je ne suis pas totalement inexistant à skis, et aux divers sports de raquette (tennis, tennis de table, badminton).

Voilà un bref panorama de certains de mes goûts... Mais comme dirait le chanteur Georges Brassens,

Moi la fortune que je préfère,
C'est votre coeur d'amadou!
Tout le restant m'indiffère,
J'ai rendez-vous avec vous.


Et vous, ma douce, que me direz-vous donc de vos mystères de sultane?

J'ai eu beaucoup de choses que je n'ai plus par manque de temps maintenant.

J'aime énormément lire et ai eu également un passage ou l'écriture de poésie m'était, ... comment dire, salutaire pour l'âme.
J'ai eu fait quelques travaux de couture (purement féminin cela ne vous intéressera un rien je le conçoit). Nous pourrons toutefois jouer aux cartes ensemble j'en suis très friande, les échecs également (j'ai arrêté je perdais tout le temps), quelques jeux de stratégie également.

J'aime beaucoup écouter de la musique mais je chante comme une casserole ce qui ne m'empêche de le faire qu'en même surtout quand il n'y a pas de public car j'aime à fredonner les airs en les écoutant. Vous pourrez donc me jouer la serenade j'en serais ravie.

Ma région natale me renierait si je ne savais pas faire de ski mais cela fait quelques années que je n'ai pas m'y remettre peut-être cette année qui sait ...!?

Nous avons quelques goûts en commun apparement c'est bon signe...

Ah, le temps... Que n'en avons nous pas plus! Comme nous pourrions faire plus! Mais, hélas, on ne peut rien faire pour lutter contre, sinon vivre pleinement chaque instant de nos existences, en faisant contre mauvaise fortune dans l'adversité, et en riant et exprimant notre bonheur quand ce dernier est présent...

La poésie est un excellent expiatoire dans des moments difficiles. (Hj: D'ailleurs je l'ai utilisée avant-hier soir. Ca a marché du tonnerre, je suis revenu à moral au beau... Si ça t'intéresse, je peux te faire parvenir, mais comme j'étais assez en colère, il est un peu violent...). L'expression cathartique a du bon, et l'écriture en général permet aisément cette délivrance pour peu qu'on la veuille.

Concernant la couture, j'avoue mon incompétence notoire. Comme en beaucoup de domaines manuels, d'ailleurs. J'ai été affublé d'une certaine forme de maladressa grosscatastrophica qui m'a doté d'une réputation de réparateur de pots cassés plus ou moins talentueux.

Je ne sais quels jeux nous pourrions pratiquer facilement dans l'immédiat... si j'arrive à avoir un peu plus de temps, une partie d'échecs serait peut-être envisageable, s'il vous sied.

Enfin, à propos du chant, je vous dirai que tellement de gens prétendent chanter faux alors qu'ils sont justes ou presque que je me permets de demander à voir... ou à entendre. Quoiqu'il en soit, chanter est aussi une activité qui détend fort bien, et devrait toujours rester un moment de plaisir.

M'accompagnerez vous sur ceci?



Ce soir à la brume
Nous irons, ma brune
Cueillir des serments
Cette fleur sauvage
Qui fait des ravages
Dans les cœurs d'enfants
Pour toi, ma princesse
J'en ferai des tresses
Et dans tes cheveux
Ces serments, ma belle
Te rendront cruelle
Pour tes amoureux...

Demain à l'aurore
Nous irons encore
Glaner dans les champs
Cueillir des promesses
Des fleurs de tendresse
Et de sentiment
Et sur la colline
Dans les sauvagines
Tu te coucheras
Dans mes bras, ma brune
Eclairée de lune
Tu te donneras!

C'est au crépuscule
Quand la libellule
S'endort au marais
Qu'il faudra, voisine
Quitter la colline
Et vite rentrer
Ne dis rien, ma brune
Pas même à la lune
Et moi, dans mon coin
J'irai solitaire
Je saurai me taire
Je ne dirai rien.

Ce soir à la brume
Nous irons, ma brune
Cueillir des serments
Cette fleur sauvage
Qui fait des ravages
Dans les cœurs d'enfants
Pour toi, ma princesse
J'en ferai des tresses
Et dans tes cheveux
Ces serments, ma belle
Te rendront cruelle
Pour tes amoureux.



(Maxime Le Forestier, Education sentimentale)

Il chantait en la regardant dans les yeux...

C'est une très belle chanson mon doux ami.

Un coup discret fut frapper à la porte.

Entrer dit-elle. La porte s'ouvrit sur un serviteur qui tracersa rapidement la pièce pour transmettre un message à la Dame et ressortit comme il était entré.

Elle déplia le message, le lut et laissa échappper un soupire. Elle se leva et prit les mains de Nec dans les siennes.

Voilà les beaux jours sont finis le devoir m'appelle, je dois me rendre dans l'ambassade de la GMU, je serais absentes quelques jours je penses.

Elle ne savait pas comment lui dire au revoir, elle n'avait pas imaginer être la cause de leur première séparation. Elle cherchait une réponse sur son visage mais les os laissent difficilement transparaître les sentiments.

Il y a des ombres dans " je t'aime "
Pas que de l'amour, pas que ça
Des traces de temps qui traînent
Y a du contrat dans ces mots là

Tu dis l'amour a son langage
Et moi les mots ne servent à rien
S'il te faut des phrases en otage
Comme un sceau sur un parchemin

Alors sache que je
Sache le
Sache que je

Il y a mourir dans " je t'aime "
Il y a je ne vois plus que toi
Mourir au monde, à ses poèmes
Ne plus lire que ses rimes à soi

Un malhonnête stratagème
Ces trois mots là n'affirment pas
Il y a une question dans " je t'aime "
Qui demande " et m'aimes-tu, toi ? "

Alors sache que je
Sache le
Sache que je

Ma très douce, je ne veux point vous ôter votre liberté. Je conçois bien que vous ayez des responsabilités. Je vais sans doute moi-même devoir m'absenter parfois.

De temps en temps, quand ce dernier nous le permettra, nous reviendrons en cette chambre parfaite, et pourrons vivre nos amours. Bien sûr, chaque séparation sera dure, mais chaque fois nous nous retrouverons, ma mie.

Prenez bien soin de vous, mon amour...

Il l'embrassa tendrement et longuement, puis l'aida à enfiler son long manteau de voyage. Dehors, l'hiver rappelait son froid et sa neige au monde.

Ils restèrent quelques instants encore dans les bras l'un de l'autre...

Necrarch entrebâilla doucement la porte... et trouva sa belle endormie! S'approchant doucement sur la pointe des métatarses, il la regardait... Comme elle était belle! Son visage fin dessinait une charmante petite moue, tandis que son corps se soulevait régulièrement au rythme de son souffle.

A quoi pouvait-elle bien rêver? A quelque pays lointain, à quelque souvenir joyeux, ou à quelque espoir secret? Il ne savait... Et n'osait la réveiller... Elle devait être fatiguée, revenant d'un lointain voyage.

Prenant une couverture, il l'en recouvrit, afin qu'elle ne craigne pas le froid qui s'abattait sur le Royaume. Il murmurait:

Dors, tendre amour, que tes rêves soient heureux...

Il remit quelques bûches dans la cheminée, veillant toujours à ne pas faire de bruit. Ensuite, il appela un serviteur afin qu'un repas soit prêt à être servi quand elle se réveillerait; puis il posa un petit paquet ambré sur la table. Enfin, il s'installa sur le fauteuil face à celui de dame Muriel, et attendit, contemplant le charmant spectacle de la belle endormie.

Necrarch vit la belle endormie s'agiter soudain, puis se réveiller en sursaut... Et ressentait que quelque part dans le Royaume, le feu avait encore frappé. Il murmura pour lui-même

Grands Dieux, faites que Maeva City n'ait point été frappée...

Puis il accourut auprès de sa belle

Ma douce, qu'avez vous? Vous avez fait quelque cauchemar...

Il la prit tendrement dans ses bras

Ca ne devait être qu'un mauvais rêve... Calmez-vous, mon amour...

Il l'embrassa sur le front. La respiration de Dame Muriel, haletante au départ, se calmait peu à peu.

Ce cauchemar me hante depuis des nuits, depuis que la boule de feu du seigneur Crofort c'est écrasé sur le bouclier protecteur de ma citée. Je vois le feu s'écraser sur les murs de ma ville. J'entends les cris la peur de tous les gens qui y vivent et c'est ma faute car je n'ai pas su les protéger. Ils me le reprochent dans leurs cris.

Elle se serra plus fort contre lui et frissona encore au souvenir de son rêve

Heureusement vous êtes là votre présence me fait du bien comme toujours. Les derniers jours ont été pour moi un enfer. Les discussions avec les GMU ont avortés en prime, tout cela m'a épuisée.

Racontez moi ou étiez vous ? Si vous pouvez me le dire bien sûr !