Necrarch & Muriel : Rencontre

Muriel a écrit:

Cette salle est ouverte suite à la demande de sécession faites par le seigneur Crofort à la Cour du Roi. Je souhaitais que les seigneurs et dames de la XIIIème province puissent librement s'exprimer sur ce sujet ou tout autre afin que ma décision soit des plus justes.

Cependant le vent de rébellion c'est bien vite essouflé et il semblerait que même le seigneur Crofort n'en veuille plus.

Mais je serais heureuse de pouvoir discuter des sujets qui vous intéresse pour ceux qui le souhaitent.

Bien le bonjour, dame Muriel, et merci de votre accueil en ces lieux!

Puisque cette pseudo-sécession n'est plus - et comment pourrait-il en être autrement avec notre charmante gouverneure? -, nous pouvons toujours discuter de la beauté de notre chère XIIIème, de la couleur sable de son blason ou de ses intrigues politiques sans pareille!

Vous trouvez son blason couleur sable c'est intéressant comme théorie avez vous consultez un médecin pour vos yeux dernièrement...?!

Citation :

Puisque cette pseudo-sécession n'est plus - et comment pourrait-il en être autrement avec notre charmante gouverneure?

Je vais garder cette salle juste pour nous deux si vous continuez à être aussi charmeur

Mmmmm... Je crois que je risque de m'attarder un peu plus ici.

Quelques petis détails d'héraldique, d'après les renseignements fournis par Maladric, autre membre de la XIIIème: les noms des couleurs sur les blasons sont très surprenants:

Emaux:
- Rouge: gueules
- Vert: sinople
- Bleu: azur, je crois
- Noir: sable (sisisi)
- Violet: pourpre
- Marron: ocre

Métaux:
- Jaune: or
- Blanc: argent

Et il existe des règles, comme ne pas mettre l'un à coôté de l'autre deux émaux ou deux métaux, etc... Mais je ne connais pas très bien le sujet, hélas.

Bonne journée, belle dame!

Au temps pour moi mon cher je n'étais point instruit de toutes ces choses.

Ne vous arrêtez pas en si bon chemin je serais ravie d'en apprendre d'avantage.

Et pourtant, des contes charmants et charmeurs vous êtes la sultane, dame Muriel! Que n'aurais-je à écouter de vous!

Cependant, s'il vous plaît à écouter mes Mémoires d'outre-tombe, je puis vous conter mes voyages. J'étais en particulier il y a peu en la lointaine Nippon, avant de revenir en le Royaume.

Avez-vous déjà eu l'occasion d'y observer la floraison des cerisiers?

Non mais on dit deci delà que c'est du plus bel effet, enchanteur....

Contez moi je suis tout ouïe

C'est un spectacle magnifique, bien qu'éphémère, que le hanami , la floraison des cerisiers...

Elle commence en général au début du mois d'avril, et dure une dizaine de jours. En ces temps, toutes les fleurs de cerisiers s'ouvrent, en une explosion de cette couleur si douce, ni tout à fait blanche, ni tout à fait rose. Avec un ciel souvent bleu et un soleil radieux, les beaux jours commencent...

Enfin, après cette période vinet l' ochiri , on voit les pétales tourner dans le vent, peu à peu arrachés de leurs arbres; il semble parfois qu'il neige tellement l'air en est empli et le sol jonché...

Oui, un spectacle magnifique, certainement. J'ai eu de la chance d'y assister...

Le Déchu semblait parfois lire dans les pensées de ses interlocuteurs... Surprenante aptitude... ou simple volonté de comprendre l'autre?

Allons allons, il est en ce monde d'autres beautés que celle des fleurs, qui peuvent tirer des soupirs bien plus désespérés!

Puisqu'une autre porte ne s'ouvre pas à moi dans l'immédiat, permettez-vous que je reste un peu? Et, j'oserai vous demander si vous daigneriez, vous-même, me conter quelque beau paysage ou quelque bel évènement?

Que pourrais je vous conter, les paysages enneigés de mes montagnes natales, le sable désertique des provinces du Nil, la naissance d'un enfant....

Je ne sais, de là d'ou je viens les flocons sont réels et donne à la nuit une clarté irréel. Tout disparaît et se font sous un délicat manteau neigeux. De petits bonhommes tout rond avec le nez en forme de carotte viennent égayer les prairies jadis emplies de fleurs et de ruminant.

Sous ce rude climat pousse la plus jolie des fleurs : l'edelweiss... pour que le temps ne suspende pas son vol au dessus de nous. et que le printemps reparraisse un beau jour de mai.

Que de célestes blancheurs envahissaient l'esprit du Déchu en ces délicates évocations! Que d'images diffuses et pourtant si douces...

Comme cela doit être... émouvant! La Nature et ses cycles, la vie reprenant le dessus, renaissant encore et encore...

La voix du Déchu, d'ordinaire d'outre-tombe, se faisait plus douce mais plus triste comme des souvenirs remontaient en lui

Un poète d'il y a bien longtemps, un certain Baudelaire, maître grandiose du verbe et de l'élégance, disait dans son Ciel Brouillé *

[...]

Tu ressembles parfois à de beaux horizons
Qu'allument les soleils des brumeuses saisons...
Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !

O femme dangereuse, ô séduisants climats !
Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas,
Et saurai-je tirer de l'implacable hiver
Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?

C'était un grand poète... Il aurait aussi apprécié la douce chaleur de cette chambre, moins ouverte aux vents et aux dires qu'une autre à la tour du Clan...

Quant au temps, nous en manquons tous, hélas, mais sans lui pour passer, que serions-nous, sinon des statues de marbre?


* (HJ) In Les Fleurs du Mal, Splee, et Idéal, 50ème poème

La naissance d'une edelweiss est toujours émouvante, l'hiver semble vouloir tous nous faire renaître ..

Elle sentit le changement dans la voix du seigneur Necrarch

Ne soyez pas triste ce n'était pas le but de mon récit, je voulais juste vous faire partager les quelques souvenirs qu'il me reste de mon enfance comme vous m'avez gentillement fait partager la floraison des cerisiers.

Elle écouta avec attention le poème de baudelaire, un frisson la parcouru

Merci dit-elle simplement sentant encore l'hiver dans son dos et peser sur son coeur

Cette chambre est en effet bien agréable, le vent du désert étant dangereux il est préférable de s'en protéger quand aux dires tout dépends de qui ils viennent et à quoi ils font allusion.

Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,
Oubliez les heureux.

C'est aux rives des eaux que l'on trouve le calme
Sinon au coin de l'âtre crépitant doucement,
Tandis que le vent souffle, noble lion mugissant,
Et l'hiver au dehors berce l'arbre et sa palme...

Ainsi ces souvenirs qui remontent en moi
Ne sauraient m'attrister. Ces tourmentes passées,
Mélancolie d'hier, arthritiques pensées,
Jouent et s'envolent, sans guère laisser d'émoi...

Ce Lac que vous dites et aimez à chanter,
N'est-il pas près de nous? Savoir se reposer,
Savoir le contempler et rêver de plus belle!

O lac de nos âmes, ta sombre profondeur,
M'attire par le chant d'un clapotis charmeur,
M'attire près de vous, chère dame Muriel!

...


Un long silence...


...

Vous avez raison, le danger peut paraître proche, mais ici, il me semble plus lointain que jamais...



O lac! rochers muets! grottes! forêt obscure!
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir!

Nous ferons en sorte que le danger ne vienne pas nous guetter jusqu'en ces terres lointaine ....

Et puis ne craigner rien si le danger pointait son nez je vous protègerais

Ou donc trouvez vous l'inspiration de tant de beauté ?

Pour la fin, je ne suis pas allé cherché plus loin que chez Lamartine que vous citiez vous-mêmes... Pour le reste, je n'ai eu qu'à vous regarder, qu'à vous écouter, qu'à vous voir rêver.

Un poète ne peut être profond sans une muse. Il n'y a pas d'inspiration sans qu'il n'y ait passion, espérance ou douleur. Ayant eu l'occasion de mon vivant de connaître ces trois vieux démons, j'ai gardé quelques réserves... Et quelque chose en vous me ferait presque revivre...

Cette sensation étrange, d'impatience et d'angoisse, se demander de nouveau ce que l'on peut sembler, comment l'autre vous voit ou vous prend... Qui aurait pu croire que cela m'arriverait de nouveau? Après tant de siècles à arpenter cette terre?

Je ne suis, hélas, qu'un triste squelette avec peu à offrir, mais pour tout cela, soyez remerciée et bénie pour toujours, dame Muriel de Maeva City...

Vivant ou squelette vos paroles donnent de vous une image fort belle ...

Vous parlez de passion et de démons dans la même phrase n'est ce pas un peu étrange ? Quoique je conçoive que la passion puisse ètre dévorante et donc se rapprocher d'un démon.
Quant à l'espoir je ne saisie pas ce qu'il a de démoniaque, il a tout de l'étincelle de vie au contraire.

La vie ne semble pas vous avoir réellement quitté c'est étrange je n'arrive pas à me faire à l'idée que vous n'êtes plus tout à fait de se monde. Vous êtes loin d'être triste et votre compagnie m'enchante un peu plus chaque jour.

Quelle joie que d'entendre cela de vous, dame Muriel!

Vous parvenez à me faire douter, dame Muriel. Après avoir perdu il y a bien longtemps tout ce qui m'était cher, voilà qu'en quelques années je ne suis plus le Déchu, mais de nouveau seigneur de Sa Majesté, membre d'une guilde, et ai le bonheur de vous entendre et d'apprécier votre compagnie!

Suis-je si mort que je le croyais... Je ne sais plus, et c'est bien là le merveilleux de ce conte que vous me faites vivre. C'est aussi ce qu'il y a de plus terrifiant... Ces vieux repères faciles s'effacent, et je connais à nouveau l'angoisse du lendemain!

Pour revenir à mes dernières paroles, je parlais de ces trois démons dans le sens où ils nous hantent souvent, dans nos vies ou dans nos songes... Les espérances déçues sont parfois cruelles, belle dame, mais il serait bien sûr dommage de ne plus savoir rêver!

Que dires de ces vieux songes? Du passé doit-on faire table rase, essayer d'en apprendre, mais sans se perdre dans sa contemplation!

J'ajouterai un classique, toujours baudelairien,

Le Balcon

Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses,
O toi, tous mes plaisirs! ô toi, tous mes devoirs!
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses!

Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses.
Que ton sein m'était doux! que ton cœur m'était bon!
Nous avons dit souvent d'impérissables choses
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon.

Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!
Que l'espace est profond! que le cœur est puissant!
En me penchant vers toi, reine des adorées,
Je croyais respirer le parfum de ton sang.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!

La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles,
Et je buvais ton souffle, ô douceur! ô poison!
Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles.
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison.

Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses,
Et revis mon passé blotti dans tes genoux.
Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses
Ailleurs qu'en ton cher cœur et qu'en ton cœur si doux?
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses!

Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,
Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s'être lavés au fond des mers profondes?
O serments! ô parfums! ô baisers infinis!



Cher balcon, qui s'il eût été le vôtre, m'aurait sans doute vu il y a bien longtemps pousser la sérénade... Dieu, qu'aujourd'hui est trouble!

Vous parlez angoisse, déchéance, rève et espérance... La vie vous appelle et la mort vous attire vers elle.

Les sentiments vous garde en vie, un peu plus chaque jour, pourquoi seriez vous obligé de céder à la tristesse et à la morosité sous prétexte que vous êtes mort un jour. Puisque la vie vous a rappelez à elle profitez en un peu avant que la mort ne vous rattrape à nouveu.

Le passé est un marche pied vers l'avenir. Ne le laissez pas vous poursuivre.

Je vous offre un de mes classiques préférés (Verlaine) :

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?
ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon coeur a tant de peine.

La sérénade qu'elle douce idée, je vais peut-être faire construire un balcon à ce salon !!

Peut-être Baudelaire (encore lui!) saurait répondre à la dernière question de ce cher Verlaine, avec sa préface aux Fleurs du Mal:


AU LECTEUR

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches,
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaîment dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!
Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encore brodé de leurs plaisants desseins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde;

C'est l'Ennui! - L'œil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!


C'est une réponse sombre mais belle... à un poème classique qui l'est aussi. Merci...

Vous avez raison, ne laissons pas les pluies de l'hiver assombrir nos coeurs, et vivons ce que nous pouvons aujourd'hui! Cueillir dès aujourd'hui les roses de la vie, pour peu qu'elles aient la beauté et le parfum!

Et vous, dame Muriel, quelles odeurs sont-elles pour vous troublantes? L'encens? Les épices lointaines? Les fleurs exotiques? Ou les plus communes?

Que feriez-vous si vous pouviez fabriquer un philtre d'amour tel un Grenouille (in Le Parfum, de Patrick Süskind)?

Folie, odeur, joie et déliqiescence!

carpe diem

Les odeurs, les parfums se rattachent à des souvenirs et ont la beauté de ceux ci.

Cependant comme bon nombre de femme j'ai une préférence pour le parfum des roses.

Un filtre d'amour, voyons tout dépend l'utilisation que l'on souhaite en faire, ce thème est d'ailleurs repris en ce moment même à la cour du Roi. Dites moi précisez votre pensée que pourrais je faire d'un tel filtre ?

Je penses que j'y mettrais : beaucoup de tendresse, un peu d'espoir, un zeste de passion, une touche de force, de la douceur, un rien de volonté, un seau d'amour, une pincée de jalousie, une graine de bonheur pour qu'elle germe et surtout de la magie

Je rajouterai volontiers, si vous le permettez, une pointe d'admiration, un tonnelet de respect, et encore plus de douceur pour lier l'ensemble...

J'ai eu le plaisir, hier, d'aller à un temple du 7ème Art, y voir l'oeuvre de maître Tim Burton, Les Noces Funèbres. Un conte charmant où les morts semblent fort joyeux... qui m'a fait penser à notre situation, douce amie.

Tant que j'en parle, je me permets de vous recommander également Wallace et Gromit, la Nuit du Lapin-Garou (tout aussi animé, rendant la pâte à modeler fort sympathique), et l'excellent (bien que dur... c'est du grand cinéma) Match Point du célèbre Woody Allen. Si la langue de la lointaine Grande-Bretagne vous sied, la version originale est un plus à chaque fois.

Je parle, je parle... mais maintenant que votre philtre semble prêt (à moins que vous ne souhaitiez y ajouter encore quelque chose?), qu'en ferez-vous donc? Si tant est que vous souhaitiez l'utiliser, bien sûr? Y êtes vous prête, chère dame Muriel de Maeva City?

Eh bien j'accepte volontiers vos modifications elle me semble judicieuses.

Je n'ai malheureusement pas trop l'occasion de me rendre au temple du 7e art mais je me souviendrais de vos conseils et organiserait une séance privée en mon palais.

J'ai en effet omis quelques ingrédients : une pointe d'insouciance, un peu de légèreté et du charme.

A présent, j'en testérais bien les effets sur vous mon cher mais vous laisserez vous faire ?


(Le roi Soleil)

Point de philtre n'est besoin pour m'enchaîner à vous, douce amie, votre sourire a déjà tout les ingrédients nécessaires...

Il est temps de passer à un équipement plus de circonstance, je crois.

Le Déchu claqua des doigts, sa faux disparut, et à sa place apparut... un bouquet de roses d'un rouge sombre et profond. Puis, d'une voix douce et un peu tremblante, il reprit:




Dame Muriel, merveilleuse Muriel, si telle est votre volonté, acceptez ses fleurs, symbole de mon respect, mon admiration, mon insouciance, mon envoûtement, mon espoir, ma tendresse à votre égard et ma volonté que vous fussiez de toutes les femmes la plus heureuse...

Muriel, je vous aime.

Elle tendit les mains pour saisir le bouquet, il était magnifique, ses mains tremblaient un peu. Elle sentit le parfum des roses. Elle s'approcha du seigneur Necrach et déposa sur sa joue, qui n'en était plus une, un baiser. Le contact la surpris, elle avait senti la douceur et la chaleur de la peau sous ses lèves et pourtant ses yeux ne la voyait pas.

Merci elles sont vraiment splendide. A ce jour à cette heure je suis la plus heureuse des femmes puisque vous dites m'aimez et que je vous aime.

Quelque chose se passa lorsque Muriel s'approcha de celui qu'on disait Déchu. Lui qui générait habituellement un froid glacial autour de lui se sentait envahi par une douce chaleur, et tout son corps semblait revivre à nouveau... Son apparence ne changeait point, mais il lui semblait sentir son coeur battre et son sang couler dans ses veines.

Muriel, ma chère Muriel... Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous soyez, aujourd'hui et toujours, la plus heureuse des femmes, vous qui m'êtes déjà la plus douce et la plus belle.

Et ne pouvant retenir plus longtemps son émotion, il se mit à pleurer. Des orbites vides s'écoulaient doucement des larmes chaudes, tandis que sa carcasse tremblait... Quelques instants plus tard, elles se tarirent peu à peu. Necrarch s'avança, et d'un geste tendre, enlaça dame Muriel. Ils restèrent ainsi, peut-être une seconde, peut-être une éternité, dans les bras l'un de l'autre. Necrarch murmurait à l'oreille de la belle:

Bénie soyez vous, ma mie, car jamais mon âme tourmentée n'avait connu une telle lumière et une telle paix. Merci...

Un sourire comme seul un crâne peut en faire éclairait le "visage" du Déchu. Enfin, dans une longue étreinte passionnée, il l'embrassa.